CHAPITRE XIV
Ils avançaient prudemment, l’index replié sur la détente de leur arme, l’œil aux aguets car, jamais, même au cœur des plus violentes échauffourées, ils n’avaient éprouvé une telle sensation de danger.
Le soleil se levait. Le froid était moins tranchant. Le plus dur de l’hiver était passé. Tout cela incitait à la bonne humeur, mais aucun des quatre hommes n’avait le sourire ou, plus simplement, une expression détendue. Depuis qu’ils avaient franchi le poste de garde, et cela remontait maintenant à trois heures de temps, aucune personne vivante ne s’était manifestée. Des morts, rien que des morts, la plupart du temps dans leur lit, mais certains étalés sur les chaussées, les trottoirs, les pelouses, et que les corbeaux avaient énucléés faute de pouvoir entamer de leur bec la chair encore trop fraîche.
— Nous ne le trouverons pas, murmura Wharton. C’est le septième jour. Ils ont dû le capturer et l’exécuter, peut-être incinérer son corps.
Jefferson haussa les épaules.
C’est ça… Et l’émetteur a sauté tout seul pour nous rendre service.
— Il a pu placer une charge à retardement.
— Cela me surprendrait, ce n’était pas son genre. Il rentrait dedans, quoi qu’il puisse lui en coûter. Je vais même dire mieux : je crois qu’il est encore vivant.
— C’est pour ça que vous parlez de lui au passé, chef ? demanda Montanelli.
Jefferson ne répondit pas. Il ne désirait pas entamer une polémique à propos de Leland Young. Tout ce qu’il voulait, c’était le retrouver mort ou vif, vif de préférence, car il avait accompli un travail formidable. On ne savait quand, ni comment, il avait détruit l’émetteur. Mais, au cours de la nuit, l’avant-dernière nuit, quelque chose avait fait que plus personne ne s’était senti menacé dans la V.B. Cela avait été comme un changement de temps, un souffle d’air pur qui s’était propagé dans tout le pays à une vitesse foudroyante.
Tout était rentré dans l’ordre. Enfin presque tout. Il y aurait encore beaucoup à faire avant que la situation ne redevienne normale mais, déjà, du ravitaillement arrivait par trains entiers, par avions. Les réfugiés regagnaient leur province, on livrait de l’essence et un ancien président, à moins que ce ne soit un nouveau, avait fait une déclaration à la radio. Il se nommait Washington…
Environ trente heures après la destruction de l’émetteur, les États-Unis se remettaient au travail comme si de rien n’était. Dans une semaine, Jefferson était certain que tout serait en place tant la vitalité de son pays finissait par surmonter tous les obstacles.
— On pourrait chercher en voiture ? proposa l’inspecteur Solomon.
— Non ! aboya Jefferson, on continue comme ça. Il peut être dans une maison, un immeuble, derrière un arbre ou un buisson…
— En voiture, insista Solomon, on…
— Ta gueule ! lâcha Montanelli, si tu as le mercure à zéro, tu peux rentrer à la maison. Nous nous passerons de toi pour ramener Young, mort ou vif.
Ils ratissèrent toute la partie sud de la ville et, peu après midi, abordèrent la colline, car des panneaux indiquaient que le centre commercial se trouvait là et qu’ils espéraient y trouver de la nourriture. Sans la faim qui les taraudait, ils auraient de préférence poursuivi leurs recherches du côté de l’héliport, ou des laboratoires, des usines. Un émetteur s’installait plus logiquement dans la zone industrielle.
Ce fut Solomon qui trouva Leland Young. Comme il reposait sur le ventre, il le retourna pour l’identifier sans erreur possible et hurla :
— Venez tous ! Young est ici !
— Montanelli, Wharton et Jefferson se précipitèrent. De loin, Jefferson demanda :
— Dans quel état est-il ?
— Je crois qu’il est mort… En tout cas il ne vaut guère mieux. Son corps est froid et il ne respire presque plus.
Jefferson se pencha, colla son oreille à la poitrine de Young, gueula :
— Que quelqu’un me trouve une civière ! Une ambulance si possible ! Il faut le conduire d’urgence à l’hôpital général ! Et veillez à ce que l’ambulance ait de l’essence dans son réservoir !
* *
*
Chaque fois qu’il tirait la langue, le canari chantait. Il chantait merveilleusement bien et Young tirait la langue le plus souvent possible…
— C’est bien, monsieur Young, vous pouvez la rentrer, fit le canari qui était complètement jaune. Vous devriez essayer d’ouvrir les yeux. Je ne vais pas passer mon existence à vous abreuver au biberon.
Young sourit. Il devait être au paradis. Il ouvrit les yeux. Le canari était une infirmière blonde pas du tout jolie mais diablement sympathique. Elle articula :
— Ne dites pas « où suis-je ? » ils me font tous ce coup-là. Vous êtes dans une chambre particulière de l’hôpital général, numéro 643, sixième étage. Tout le monde vous considère comme un héros international, moi aussi, cela va de soi. Merci.
Elle l’embrassa sur le front et il vit qu’une larme roulait sur sa joue rose. Elle ajouta :
— Ils sont au moins cinq cents en bas. Des photographes, des journalistes venus de tous les coins du monde. À votre place, je ne donnerais pas signe de vie pendant encore une bonne semaine.
Young grimaça.
— Ma jambe ? demanda-t-il.
Il ne la sentait plus. Plus du tout. L’infirmière eut une imperceptible hésitation et, brusquement, il eut la certitude qu’on la lui avait coupée pour éviter que la gangrène…
— Votre jambe ? Mais il y a longtemps qu’elle est guérie. Sans votre double pneumonie et votre genou déboîté, avec arrachement des ligaments, vous n’auriez pas eu besoin de passer deux semaines dans mon service !
— Deux semaines ! Qui m’a trouvé là-bas ?
L’infirmière prit un papier dans sa poche.
— Le chef Jefferson et les inspecteurs Wharton, Montanelli et Solomon. Vos membres étaient raides, vous ne respiriez plus que de temps à autre, quand votre cœur en avait envie ; et vos poumons sifflaient à un tel point qu’on les entendait depuis le bout de ce couloir… Et je ne parle pas de vos ecchymoses ! Le docteur a dit que ça n’aurait pas été pire si vous étiez passé sous un train !
Elle exagérait, mais avec tellement de bonhomie que cela créait un climat extrêmement plaisant.
— Alors, fit Young avec incrédulité, voici deux semaines que je suis inconscient ?
— Pas du tout ! Seulement vous étiez aussi passablement choqué et le docteur a jugé utile de vous maintenir sous tranquillisants, perfusion, etc. Ne vous inquiétez pas, le monde ne s’est pas arrêté de tourner pendant que vous reposiez, bien au contraire ! Avez-vous faim ou soif ?
— Non, merci.
— Bien, je retourne à mon service. Sonnez, si vous avez besoin de quoi que ce soit…
— Attendez, un instant ! pria Young. Est-ce que tous les Résidents de la ville haute sont vraiment morts ?
— Tous, sans exception, partout sur cette planète ! Il n’en reste pas un ! Ils ont cessé de vivre à l’instant même où le dôme et le laboratoire ont sauté parce que, paraît-il, ils se trouvaient sous induction. Je ne suis pas assez calée pour vous en dire plus mais, dans le peu que j’ai eu l’occasion de lire, j’ai cru comprendre qu’ils avaient dû se mettre sous le contrôle de l’émetteur afin d’échapper aux ondes cérébrales humaines que ce même émetteur diffusait. Si vous y comprenez quelque chose, tant mieux pour vous ! En tout cas, moi je n’aurais pas fait ça ! On ne va pas se mettre sous la protection d’une montagne qui risque de s’écrouler, n’est-ce pas ? Ouvrez la bouche.
Young l’ouvrit et elle lui glissa un thermomètre entre les lèvres.
— Je reviens, restez tranquille, hein ?
— Il fit « hon-hon » en acquiesçant et l’infirmière s’en alla pour revenir deux minutes plus tard en compagnie d’un grand type barbu qui dit :
— Je suis le docteur Shoorney. Voyons cela.
Il écarta drap et couverture, examina Young, se releva apparemment satisfait.
— Température ?
— L’infirmière retira le thermomètre.
— Normale.
— Alors, fit Young, je vais bientôt pouvoir sortir d’ici ?
Le médecin sourit.
— Ne soyez pas trop pressé, monsieur Young. Car vos ennuis vont commencer dès que vous quitterez ce lit. Les gens de la télévision viennent d’arriver. Des journalistes et des photographes attendent en bas depuis des jours et nous avons eu un mal fou à les contenir. Je vais vous faire apporter des journaux et vous verrez que ce n’est pas si simple ! Il vous a fallu du courage pour faire ce que vous avez fait, mais il vous en faudra davantage dans peu de temps ! Reposez-vous, reprenez le contact avec votre environnement en écoutant la radio et en regardant la télé. Les choses ont changé depuis que vous avez fait sauter le laboratoire.
Young suivit ses conseils. On installa un récepteur et un poste de radio dans sa chambre. Sur le petit écran, il constata que la ville et le pays avaient effectivement retrouvé des activités normales. Certes, les hôpitaux étaient pleins, mais moins que les cimetières. L’économie mondiale redémarrait assez péniblement, car on manquait de main-d’œuvre, tant le nombre des victimes était élevé.
Young s’endormit.
Tout cela ne le concernait pas directement.
* *
*
Jefferson fut admis dans sa chambre deux jours plus tard. Young le trouva amaigri, fatigué, le lui dit.
— Il est plus difficile de reconstruire que de détruire, Leland. Voici deux semaines que nous nous sommes attelés à la tâche et j’avoue que je commence à en avoir ras le bol. Vous verrez que ce n’est pas une mince affaire ! À propos, je dois vous apprendre que vous aurez une nomination, une prime carabinée de la part du nouveau gouvernement, des dons en provenance de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique, de l’Océanie et, naturellement, de l’Amérique tout entière ! J’ai jeté un coup d’œil sur la liste des cadeaux qui vous sont destinés : une ville, Los Angeles, vous offre, entre autres choses, une villa avec piscine sur la côte et vous nomme citoyen d’honneur. Mais vous pourrez aussi aller vous installer au Mexique, à Paris, à Londres, au Japon, en Chine, etc.
Il se gratta le crâne et ajouta :
— En fait, vous pouvez vous considérer dès à présent comme l’un des hommes les plus riches du monde. Quel effet cela vous fait-il ?
Young secoua la cendre de sa cigarette.
— Aucun. Je ne veux pas de tout cela. Je ne suis pas fait pour ce genre d’existence. Puis, il y a trop de cadavres derrière moi, trop de malheurs et trop de peine pour que j’en retire un quelconque profit. Soyez chic, chef, faites-moi sortir d’ici avant que tous les mecs des média me tombent sur le râble.
Jefferson s’assit.
— Okay, on va vous arranger ça, mon vieux. Où irez-vous vous reposer ?
— Chez moi pendant quelque temps.
— Dans votre piaule ! Alors que votre compte en banque déborde et qu’on vous offre des séjours illimités dans les coins les plus paradisiaques du monde ! Est-ce que vous ne seriez pas aussi tombé sur la tête ?
Young écrasa soigneusement son mégot dans le cendrier.
— Les Résidents étaient tous riches. Ils vivaient littéralement en cercle fermé, avaient les meilleurs produits alimentaires, les meilleurs vêtements, le meilleur matériel, de l’éducation, de l’instruction, de la santé. Ils auraient dû être heureux d’avoir tout ça mais, en vérité, n’ont éprouvé qu’une peur panique lorsque la démographie galopante de notre planète leur a fait comprendre qu’ils devraient un jour partager leurs richesses. Je ne veux pas être riche et notre nouvelle Société devrait faire en sorte de supprimer les riches ! La richesse est une mauvaise habitude, une espèce de maladie qui annihile les sentiments humains et qui incite l’homme à devenir un loup pour les hommes…
Il regarda Jefferson, eut un rictus.
— Je vous épate, hein ? Mais j’ai beaucoup réfléchi dans ce lit, et là-bas dans la V.H. Je suis écœuré, Jefferson, littéralement écœuré. Pas envie de replonger au sein du panier de crabes ! Besoin de sentiments vrais, de simplicité ! Préfère bouffer des patates cuites à l’eau que j’aurai cultivées dans mon jardin plutôt que du caviar acheté avec du fric volé ! Car, en vérité, celui qui parvient à avoir de l’argent en abondance, alors que d’autres parviennent tout juste à survivre, ne l’a-t-il pas volé d’une façon ou d’une autre ?
Il alluma tranquillement une autre cigarette. Ses doigts étaient jaunis par la nicotine. Il sourit aimablement à Jefferson, reprit :
— Plus de violence, jamais plus de violence, Jefferson. Je crois que je vais m’acheter un bateau et partir au large pour longtemps… Tenez, en fermant les yeux, je vois déjà les voiles gonflées, la mer infinie et les cocotiers… Est-ce que j’aurai assez de fric pour acheter un voilier ?
Jefferson secoua la tête à la façon d’un boxeur sonné.
— Vous n’avez rien compris, Young, rien de rien, dit-il d’une voix rauque. Il y a, au moins, cinq cents millions de dollars sur votre compte en banque ! Les gens se battaient pour souscrire à la « Liste de reconnaissance pour Leland Young » ! Vous avez sauvé l’humanité ! Nom de Dieu ! Soyez lucide ! En faisant sauter ce laboratoire, vous avez tout stoppé d’un seul coup ! Vous êtes l’homme du siècle ! Les gens ont cessé de s’entre-tuer, les Crânes Verts sont redevenus gentils, personne n’a plus mangé de chair humaine et…
— Okay, ça va, mettez-la en veilleuse, Jefferson. De nous deux, c’est moi qui suis le plus lucide. Préparez-moi un départ en douce de cet hôpital mais, auparavant, demandez à mon banquier de venir me voir. Qu’il apporte des chéquiers. Beaucoup de chéquiers. Puisqu’il est difficile de reconstruire, je vais aider à cette reconstruction. Puis, pendant que j’y serai, je me montrerai reconnaissant envers ceux qui m’ont découvert dans cette rue glacée de la V.H. Car, en fin de compte, sans eux, sans vous, je ne serais pas là aujourd’hui, n’est-ce pas ?
* *
*
Le vieux marin eut un geste large.
— C’est un bon bateau, m’sieur, vous pouvez y aller les yeux fermés. Il tient la mer comme pas un et avec mon fils je l’ai remis à neuf.
Son client, barbu et moustachu, un nommé David Shoer, sortit un carnet de chèques de sa poche. Dans le mouvement, un journal tomba à terre. Pendant que David Shoer établissait le chèque, le vieux marin ramassa le journal qui se déplia.
— Regardez-moi ça, dit-il, quel type, ce Leland Young ! Il a pratiquement distribué toute sa fortune à des bonnes œuvres, à des familles qui avaient tout perdu, à des associations d’aide aux handicapés, à la Croix Rouge internationale…
— Tenez, prenez et vérifiez.
— C’est ça, m’sieur Shoer, merci. Pour quand voulez-vous que je vous le prépare ? Notez que ce sera vite fait. Y a plus que le carburant et le ravitaillement à monter à bord.
— Pour samedi ça ira, répondit Young.
— Samedi matin ?
— Non. J’embarquerai vers midi. Au revoir.
Il s’en alla, grimpa dans une vieille auto et reprit le chemin de la ville. Avec la complicité de Jefferson, de son banquier, il avait obtenu des faux papiers d’identité. Maintenant, il était officiellement David Shoer, citoyen américain d’origine autrichienne. Pour les médias, on avait fait courir le bruit qu’il s’était retiré définitivement dans un monastère. La nouvelle avait été reprise par tous les organes d’informations de la planète. On avait pleuré dans les chaumières, tant tout cela était touchant, et bon nombre de villes avaient depuis une rue, une avenue, un boulevard, une place, une gare, ou un édifice quelconque portant le nom de Leland Young.
Young contourna la ville et immobilisa sa voiture déglinguée dans une petite rue de la grande banlieue, juste en face d’une usine qui fabriquait des lunettes de soleil. Il savait. Il savait exactement de quoi il s’agissait. Là-dedans, pour gagner sa vie, une ouvrière devait monter deux cents paires de lunettes par jour. Ce n’était peut-être pas le bagne mais, pour une fille n’ayant jamais pratiqué ce genre de travail, cela devait être éprouvant, démoralisant.
Young s’était renseigné. Elle gagnait finalement tout juste de quoi vivre, habitait une chambre minable dans un immeuble vétuste de cette même banlieue et s’habillait à bon marché chez des confectionneurs du secteur. Il était venu pour cela, parce qu’elle n’avait pas choisi la voie de la facilité. Pourtant, après son expérience chez Mama Doc, il lui aurait été facile de se réfugier dans la prostitution. Une profession qui faisait florès après la terrible période que les hommes venaient de traverser.
Young fuma deux cigarettes, puis une sirène ulula quelque part dans l’usine dont les portes s’ouvrirent. Des jeunes femmes sortirent gaiement, puis Wendy parut, très pâle, yeux cernés, manifestement lasse.
Young descendit de voiture, la suivit. Il ne voulait pas l’aborder ouvertement, c’est-à-dire devant ses camarades de travail, les gens du quartier ou, plus précisément, devant un journaliste plus futé que ses confrères. Car tous n’étaient pas tombés dans le panneau, il s’en fallait de beaucoup.
Wendy pénétra dans un libre-service, fit quelques achats pour son repas du soir. Elle portait des souliers aux talons éculés, une robe et un manteau trop légers pour la saison. Young remarqua ses doigts abîmés, ses ongles cassés. Elle avait la vie dure et cela durerait de nombreuses années, sauf si elle se prostituait de nouveau, car elle n’était pas née coiffée, ni douée pour les études.
Elle n’était que jolie, bien faite et gentille.
Rien, en somme, qui puisse intéresser un patron.
— Wendy ?
Elle se retourna, le dévisagea bouche bée. Il lui prit son sac en papier des mains, le donna à une femme qui passait.
— Je t’invite à dîner au restaurant, dit-il sur le ton de la conversation. J’ai acheté un voilier, un bon navire, comme on dit chez les pince-fesses. Il me faudrait une équipière pour faire la cuisine, un peu de ménage et, éventuellement, pour partager ma vie… Tu es partante ?
Elle se mit à pleurer, posa sa tête contre sa poitrine. Il lui caressa les cheveux.
— Maintenant, je m’appelle David Shoer. Fais ton possible pour ne pas m’appeler Leland, ou Young. Des types me cherchent encore dans l’espoir de réaliser un scoop. Tu ne m’as pas répondu, Wendy ?
Elle renifla, le regarda.
La barbe et la moustache ne te vont pas.
Young eut un rire, la prit par la taille et l’entraîna vers une autre vie.
— Ce n’est rien, dans quelque temps je les raserai…
Le samedi suivant, à midi, le voilier sortait du petit port et toutes voiles dehors, s’en allait vers le large.